Venu à l'Université de Fribourg en Suisse, de l'Angola, qui était auparavant une colonie portugaise, il avait déjà une sorte de diversité culturelle, qui l'a aidé beaucoup, alors que ses camarades venus de divers horizons ont connu davantage de difficulté d'adaptation. Leur culture était en quelque sorte enracinée en eux et, en effet, nous avons tous ce genre de rigidité ou le désir de s'accrocher à sa propre culture et son identité afin de ne pas les perdre.
Ce forum confirme que si cette diversité culturelle, c'est à dire le droit de s’exprimer dans sa propre langue et d'être libre dans ses pensées et croyances, est vraiment un droit fondamental, alors notre dignité change aussi, car nous pouvons nous adapter à une autre culture sans perdre notre propre identité. Tandis que d'autres ont eu des difficultés dues à leur ignorance du comportement et de la conduite qui étaient attendus d'eux, ici en Europe, il a été en mesure de s'intégrer plus facilement, en raison de la diversité culturelle déjà présente en Angola en tant qu’ancienne colonie portugaise.
Il est important de faire la différence entre intégration et assimilation. Dans le premier cas, il est possible de conserver sa propre identité tout en s’adaptant à une nouvelle culture. Dans le cas de l'assimilation, toutefois, on perd complètement sa propre identité dans le processus. Par conséquent, l'État a la responsabilité de permettre à ceux qui arrivent d'autres pays et cultures de conserver leur liberté d'expression et de faciliter l'intégration des immigrés en permettant certains échanges, ce qui permettrait au respect et à la compréhension de se développer. Nous avons tendance à ne pas respecter ceux qui viennent de pays pauvres, en raison de l'accent mis sur les valeurs matérielles, mais ils ont des valeurs culturelles et spirituelles à offrir, et nous devrions respecter cette diversité culturelle. En tant qu'Africain, la liberté d'expression et de religion est quelque chose qui est inné, alors que dans la culture européenne, il s'agit plutôt d'un concept intellectuel.
Il convient également de souligner que toutes les catégories d'immigrants, même les demandeurs d'asile ou sans papiers, ont également ces droits culturels et libertés, parce que ces droits appartiennent à tous. Il est toujours difficile de quitter son pays, mais il est encore plus difficile de ne pas se sentir bienvenu dans son pays d'adoption ou de refuge. Nul ne quitte son pays en pensant qu'il ne reviendra jamais. Il pensait qu'il reviendrait dans son pays dans les 6 mois, alors que 28 ans se sont écoulés depuis son arrivée. On quitte son pays seulement pour des raisons importantes, mais il est difficile de distinguer entre ceux qui partent pour des raisons politiques, économiques ou autres.
Il a exprimé sa consternation face à la votation contre les minarets, car elle signifie une violation de certains droits culturels. L'Etat a un rôle à jouer pour permettre à ces droits culturels d’être respectés et créer un climat d'acceptation. Il y a une différence entre intégration et acceptation. Ayant déjà été victime de discrimination en raison de sa couleur de peau, par exemple, il se sent bien intégré dans la société, mais pas toujours accepté. L'intégration dépend de l'effort de la personne à s'adapter à la société, d'apprendre la langue, etc., alors que l'acceptation est ce qui vient en retour, une réciprocité de la société au sens large.